• Le Temps

    Article écrit par Loupzen

       Ce jour là, en compagnie d'une Trotteuse, nous allions d'un train de sénateur rencontrer une grande Aiguille. Les frères Tic et Tac nous avaient donné rendez-vous chez un horloger à Saint Paul.

    Arrivés en avance j'ai perdu la notion du temps et je me suis retrouvé accusé devant un tribunal imaginaire.

    Récit :

    L'huissier :

    «  Mesdames, Messieurs, la Cour..... »

    La présidente : (âge incertain, visage lisse et imperturbable, cheveux impeccablement coiffés, mains dissimulées car ridées)

    -Nous allons juger un récidiviste,«sérieux killer » accusé de porter atteinte au physique, au mental et bien plus encore, à des honnêtes citoyens, ce TEMPS, Mesdames et Messieurs les jurés, est un assassin.

    Le Procureur : (jeune et beau comme un pont-neuf, marchant avec difficultés because ses dents rayent le parquet ( le revêtement de sol et non ensemble des magistrats).

    - J'entends bien prouvé qu'il a agit seul, contre le gré de ses victimes et que les faits qui lui sont reprochés sont établis dans le temps, passé, présent et qu'il projette des attentats dans l'avenir.

    La Défense : (vieille branche noueuse, comme celle d'un bois dont on se chauffe )

    - Vous allez vite en besogne, vous êtes pressés, mon client n'a pas agi seul mais avec des complices

    Le Procureur :

    - Des complices ?

    La Défense :

    - Oui.... les victimes elles-même. De part leurs habitudes de vie, elles ont été complices de mon innocent client.

    Le Procureur :

    - Expliquez-vous hic et nunc !

    La Défense :

    - Les victimes-complices ont fumé, abusé de substances dangereuse pour leur santé, elles ont méprisé les avertissements concernant les expositions au soleil, elles ont bu et mangé plus que de raison....en toute conscience...

    Le Procureur :

    - Balivernes madame le Juge.....le Temps ne fait rien à l'affaire...quand on est con on est con,  qu'on soit jeunot,  qu'on soit grand-père.....

    la Défense :

    - Objection votre honneur ! même en cent ans je n'aurais pas le temps, pas le temps de visiter toute l'humanité...

    La Juge :

     -Sale temps en vérité...je veux des faits...des témoignages à l'abri du temps, ne remontez pas au déluge....expliquez-Nous ….

    Une victime :

    - Le Temps m'a dit : « laisse-moi guider tes pas dans l'existence 
    Laisse-moi la chance de me faire aimer  Viens comme une enfant au creux de mon épaule  Laisse-moi le rôle de te faire oublier.

    Le Procureur :

    - On connaît la chanson ! Le temps, le temps, le temps et rien d'autre le tien, le mien celui qu'on veut nôtre ….ce ''TEMPS'' est un beau parleur qui vous a séduite pour vous ''perdre dans les couloirs du temps »

    Une autre victime :

    - Je suis Jacques Ouille dit ''la fripouille,....Okay, Messire...il m'a transporté à l' insu de mon plein gré...pour m'abandonner chez un enchanteur, Dame Ginette peut en témoigner.
     

    La Présidente :

    - Les témoins sont appelés à la barre ...je cite à comparaître : Madame Montre à gousset, Monsieur Agenda, Monsieur calendrier, le jeune Sablier....

    La Défense :

    - J'appelle à la barre un trou de mémoire...Monsieur ALZEILMER

    Le Procureur :

    - Vous ne perdez pas de temps, je récuse ce témoin... il fait partie des souvenirs enfouis.

    Des preuves j'en ai à vous présenter : rides, pattes d'oie, vergetures, poignées d'amour, calvitie j'en passe et des mets d'ailleurs !

    Je n'ai plus de temps à perdre...j'appelle l'accusé à la barre

    L'Accusé : 

    - De quoi suis-je accusé ? D'avoir pris le temps ? Pour ma défense Madame la Juge je dirais que le temps est incertain, mes victimes sont consentantes et ma marche est inexorable.

    Vous me verrez passer chacun à votre tour, le tic-tac de la pendule du salon qui dit oui qui dit et qui vous attends....me condamner serait du temps perdu.... Il faut laisser le temps au temps pour que sa marche en avant fasse son œuvre...on n'arrête pas le temps.

     

    Un terrible vacarme retenti dans mon crane......le réveil venait de signifier la fin de ce cauchemar...il hurlait à tue-les-oreilles «  debout la dedans...encore une belle journée...c'est l'heure du petit déjeuner...l'ami Ricoré ! ».

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 5 Octobre 2018 à 09:20

    Avec le temps, on peut jouer à pile ou face
    ... quand le temps s'épile
    les minutes s'effacent !
    bonne journée
    Bernard

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Dimanche 7 Octobre 2018 à 14:48

    Bonjour,

    Cet article très bien écrit et comme je vous le disais par mail : " vous savez tout aussi bien que moi que vous avez du style, et comme tout auteur parfois l'inspiration vient de d'autres. Par ailleurs, comme on dit "rien ne se créé, rien ne se perd, tout se transforme". Ainsi vont les écrits. L'idée traverse moult esprits et au premier qui l'écrit :-)"

    Il y a donc eu autour de cet article, tout un arsenal de plaidoyers dont notre plus grande juriste est notre regrettée Marie-Pervenche.. Qui en même temps que de soulever cette affaire nous a boycotté sans appel, ce qui vous le consentirez ne relève ni d'une justice, ni d'une démocratie quelconque mais plutôt d'une autocratie où nous n'avons pu avoir vraiment le droit à la parole.

    Car malgré mes arguments, on ne peut plus sincères et honnêtes et votre démonstration de bonne foi du banc des accusés nous nous sommes retrouvés en terre d'exil sans passer par la case départ et qui plus est bannit à tout jamais d'un blog qui me paraissait fort prometteur et pour lequel j'aurais volontiers porté ma contribution.

    Mais c'est avec grand regret que je constate que depuis cette affaire, notre audience s'est vu dégringolée proportionnellement à notre condamnation assez grandiloquente. Coïncidence ou constat de cause à effet ?
    Mesdames et messieurs, non la cour n'a pas statué et c'est donc une dictature qui nous a condamnée à une lourde peine alors que de crime nous n'avons point commis.

    Mais fort heureusement, nos lecteurs seront toujours là et saurons faire la part du bon de l'ivraie. En attendant, je souhaite une longue route à La Gazette dont je ne suis pas la créatrice, mais juste une fervente participante et qui réunit de bonnes âmes avec de bonnes intentions qui ne sont pas là pour voler les idées des autres, mais bien vous faire connaître et partager leurs passions et leurs connaissances.

    En attendant, n'hésitez pas à aller sur le blog de Marie-Pervenche que je trouve vraiment sympathique.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :