• Le bonheur m'enivre

    Article écrit par Loupzen

     

    IVRE DE BONHEUR

    Bel exercice de style

     

    Je réclame l'indulgence de ce tribunal populaire, car j'ai plagié honteusement et déformé des passages de chansons à l'insu de leurs auteurs.....et de leur plein gré.

    Que Messires Brel, Brassens et le Claude dit ''François'' ne me condamnent pas pour ces faits relevant d'un délit d'ivresse de bonheur.

     

    Chef d'accusation : conduite inadmissible sous l'emprise d'une ivresse publique et manifeste.

     

    Naguère, j'ai assisté dans un tribunal à un procès qui s'est tenu dans la salle des flagrants délires.

    C'était un lundi, maussade et frileux, triste comme un jour sans vous,

    Qu'est-ce qui faisait que ma présence ait été rendue indispensable ?

    Convocation sur papier toilette bleu remise en mains propres, je redoutais l'instant où je serais appelé à témoigner...ce ne sera pas Waterloo mais pas non plus Arcole mais le temps où je regretterais d'avoir manqué l'école (BREL Jacques)

     

    Lorsque le président cria «au suivant » j'aurais voulu être ailleurs, sur une île sans voiles ni bateaux, chaque fois c'est pareil, c'est quand on est devant les tribunaux, qu'il doit faire beau sur les routes au soleil....(.François Claude).

     

    Il était pressé comme un lavement, de rendre son jugement, la sentence avait été prononcée dés sa naissance, sans appel, applicable à ces êtres instables qu'il surnommait «des fous furieux ces gens qui se disaient être heureux».

     

    Toutes véhémences confondues la «Procureur» en état de choc, avait sur un pauvre homme, glapit des onomatopées dignes d'un capitaine Haddock.

     

    Revêche et pimbêche, elle promenait sur l'assistance ses airs de Médusa. Malheur à ceux qui croisaient son regard car pour détenir ainsi le pouvoir d'exposer les Bienheureux à la vindicte populaire elle jouissait de pouvoir leur infliger une déculottée .

    Quel culot monstre avaient-ils de montrer leur joie de vivre.

     

    Je jure sur la tête de ma première vérole que cette voix qui sentait l'ail et le mauvais c'est alcool la voix des nations et c'est la voix du sang.

    Aussi le décidais-je un jour je me ferai cul-de-jatte ou bonne sœur ou pendu, enfin un de ces machins où je ne serai jamais plus : Le suivant....mais en attendant,j'avais le rouge au front et le savon à la main, de quoi laver l'affront que cette Justice me faisait.(BREL Jacques)

     

    Me rendre complice d'un crime de lèse-jovialité et devant cette assemblée de miséreux, m'en faire le témoin.

    Faux témoin par le passé je le fus lorsque j'ai croisé un voleur malchanceux poursuivi par un cul-terreux.
    Je lançais la patte et pourquoi le taire le cul-terreux se retrouvait par terre.
    Je ne fait pourtant de tort à personne, en laissant courir les voleurs de pommes...(BRASSENS Georges)

     

    Sans nul doute que je porte en moi,les cicatrices des pêchers capiteux et jouissifs qui ont égayé ma vie et c'est sans artifices que je me présente avec eux pour un bouquet final.

     

    Le Président : tsss ! Vous l'avez vu ?

    Moi ( benoîtement :) Qui ? (j'avais envie de répondre à sa place : mon cul)

    Le Président : et bien le ci-devant, cet être maléfique, aux mœurs dévoyées qui s'est rendu coupable d'une telle atrocité !

    Moi : je n'ai vu et entendu qu'un homme qui riait à gorge déployée.

    Le Président : Ah vous le reconnaissait et par cet aveu vous nous le confirmez.

    Moi : vous allez vite en besogne . Déjà condamné sans être inculpé, la défense aurait elle déposée ses armes aux pieds de votre gibet ?

    Le Président (balayant l'espace d'un revers de manche ): nous perdons notre temps avec un témoin dont la réputation met en doute son témoignage.

     

    Moi : au village sans prétention j'ai mauvaise réputation...je ne fais pourtant de tors à personne en n'écoutant pas le clairon qui sonne....et de voir vous agiter, les bras en l'air vos effets de manche me donnent à penser que vous ressembler plus à un con qu'à un moulin à vent.

     

    Le Président (d'un air suffisamment agacé pour le rendre suffisant ) il suffit ! ( à n'en plus douter la cantine du Palais servait des « p'tits coups de blanc » contenant des sulfites!)

    Moi : objection votre honneur....à l'heure sus-dite où vous dites qu'il existe un instant précaire où sans en avoir l'air, j'aurais été témoin, j'errais le nez en l'air et je ne pouvais donc point le voir.

     

    La Procureur (tout en aigreur)  : vous n'étiez pas témoin mais complice.

     

    Moi : certes non, comment à la fois être au four et au moulin, les seuls moulins que j'ai fait tourner et je le confesse, sont les moulins de mon cœur...comme l'eau d'un torrent...

     

    La Procureur ( feulant comme une Bagheera qui vient de découvrir que Mowgli lui préfère Baloo ) : qu'on le fasse taire, qu'on le mette aux fers car bien faire et laisser faire ne font pas partie de mes idées en ce logis.

     

    Le Président : c'est un comble..si les témoins se mettent à ne plus être de faux semblants à qui allons-nous nous fier ?

     

    Moi : Par la barbe du prophète, mais d'où tenez-vous cette information ?

    Le Président : ..il suffirait d'un signe, un matin, c'est écrit dans nos livres en latin

    « captatus, bene judicatus » car dés lors qu'un prévenu est capturé il doit être jugé !.

     

    Je vous ferai grâce du reste des débats....un homme venait d'être condamné car il avait été pris en flagrant délit d'ivresse de joie de vivre, manifeste et en publique je vous prie..

    Être ivre de bonheur va devenir un délit flagrant.

    La morosité ambiante nous englue, ses brumes livides dés le petit matin nous enveloppent d'un brouillard nous empêchant de voir le soleil qui brille haut dans le ciel ou tout prés de Nous.

     

    Nous sommes sans cesse confrontés à la détresse humaine, les médias font la part belle à des atrocités, les couloirs des métros sont remplis de zombis qui déambulent la tête baissée, sans but précis, ils vont et viennent vers la médiocrité et si on prenait aux joyeux pour donner aux pauvres cela rendrait-il les moroses plus heureux ?

     

    Pour ma part j'ai mon lot d'actes manqués, de nuits sans Kim Wilde, de matins blafards où le cafard me porte le café qui à peine coulé, se répand sur la moquette. Moi aussi, j'aimerais que le Lundi au soleil illumine la bonne mine de ma copine, que le couvercle de la boites aux lettres reste sourd à l'appel du facteur, ce sacré farceur est porteur de lettres pas très recommandables....

     

    Mais voilà j'ai un gri-gri, un porte bonheur qui a plus d'un tour dans mon sac à malices, j'ai une complice qui fait de ma vie compliquée une exquise esquisse :

    C'est la Liberté d'aimer

    et de le dire à toutes celles et ceux qui sont capables de le répéter.

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 22 Octobre 2018 à 17:06

    il me  manque  juste que  ce juge ait affaire au gorille

      • Dimanche 28 Octobre 2018 à 20:39

        Salut trublion

        le seul manque à cette affaire : le manque de commentaires....

        comme l'aurait dit Blaise Pascal : je vous ai écris un si long article car je n'ai pas eu le temps de vous en écrire un court"...et avec le temps qui court n'allons nous pas changer d'horaires pour rattraper le temps perdu.?

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    2
    Lundi 29 Octobre 2018 à 18:23

    Joli rond de jambe avec toutes ces chansons pour plaider la cause du bonheur.

    Très bel exercice de style effectivement

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