• To be or not toubib....là n'est pas la question

    Voici un article très émouvant et vrai concocté par Loupzen

     

    To be or not toubib....là n'est pas la question

    La question primordiale est de choisir le bon.

    Mon docteur joue sur mes maux.

    J'aime ce personnage, à chacune de nos visites, j'ai la sensation de répondre à une invitation et d'être un privilégié.

        Nous nous préparons à cet épisode, il nous faut quand même une heure et demie de trajet pour aller lui porter nos humeurs, comme les anciens le faisaient.

        Il est établi en bord de mer méditerranée, prés de Montpellier. Malgré nos fréquents changements de résidence, nous avons conservé ce privilège qu'il nous a accordé, celui de le consulter.

        Après la formule de Jules Romains, "Tout bien portant est un malade qui s'ignore", dans "Knock ou le Triomphe de la médecine" (1923), le docteur Health inverse ici le message en "Tout malade est un bien portant qui s'ignore".

        L'homme à qui j'adresse mes pensées aurait pu être l'auteur de cette maxime. L'originalité se situe dans la personnalité de ce praticien.
    Il a l'art et la manière de vous faire ressentir que pour lui vous êtes unique et qu'en cet instant, il n’attendait que vous.

        Connaissant bien comment fonctionne notre couple, à chaque fois qu'il nous reçoit, nous avons droit à « comment va le patron..... » m’allouant pour un instant ,un instant seulement un titre de suffisance qui me laisserait croire à ma supériorité.
    « Bon je vais commencer par Madame...ce sera rapide... » il replace les rôles de chacun dans le contexte du couple, les femmes et les enfants d'abord dans les naufrages en sachant que les hommes sont plus tendres à la douleur et moins résistants à la moquerie !

        Avant d'être un professionnel de la santé, c'est un homme comme vous et moi (mes excuses Madame). Il vous écoute, calmement, tranquillement puis il reprend le cours de la discussion apportant du crédit à vos dires.
    Derrière ses petites lunettes, pétillent des yeux d'adolescent incrédule « vous êtes encore ici ? « Incroyable mais comment faites vous ? semblent vous dire ses yeux, eux qui en ont tant vu et tant entendu sans jamais rien laisser paraître de l'avenir certain que nous offre le genre humain.

        Combien de fois lors de nos rencontres j'ai eu cette sensation qu’après avoir exposé la raison de ma présence son attitude me disait : « C'est trop de travail pour un homme seul que voulez-vous que je fasse et si vous me donniez un coup de mains, à deux c'est plus facile ».

        J'ai souvent fait part de mes recherches sur le web entre autre, de médicaments nouveaux, de médecine parallèle, il m'a toujours encouragé dans mes démarches...à plusieurs on est plus fort !

        Oui je l'affirme, on ne peut pas arriver chez cet homme, frapper à sa porte, déposer nos paquets de mal-être, vider nos ordures et repartir en espérant que ce professionnel soit en relation directe avec un quelconque « grand Mamamouchi » qui lui enverra la recette miracle.

    Chez lui c’est : «aide toi et le toubib t’aidera » et j’aime çà ! partager, se comporter en acteur ( qui a le second rôle certes!) participer à sa propre réélection, mouiller le maillot, aller au charbon, pour en définitive lui laisser l’Oscar du meilleur comédien . Car il n’est pas dupe et connaît par expériences que le mental de l’homme, face aux cataplasmes sur une jambe de bois, peut redonner de la vigueur à une vieille branche !

    Le malade a droit de savoir et de connaître la vérité. Il est cash et ne fait pas de cinéma.

    Dés la première consultation il m' a remis le scénario et j'ai de suite connu la fin de mon film.

    Cet homme n'est pas un « menteur en scène »,il fait dans le cinéma réalité.

     

    Son dernier long métrage :

    Une trilogie.... ça vous dit quelque chose : le Bon, la Brute et le Truand, ou si vous préférez le casting suivant :

    Le BON : c’est lui

    La BRUTE : c’est le malade

    Le TRUAND : c’est l’Agence du Médicament, le labo….

    A moins que vous préfériez la distribution suivante :

    - la Maladie

    - le Patient (parfois pas assez…! )

    - le Médecin.

     

        Cet homme exerce un bien drôle de métier, il est chargé de maintenir en vie des femmes, des hommes qui le payent lors de consultations pour s'entendre dire : « j'aurais préféré ne pas vous voir ».

        C'est un peu le savoir faire asiatique si tu souffres d'une pathologie le toubib ne te fait pas payer car il considère qu'il n'a pas su te donner de bons conseils pour éviter de tomber malade. Le rêve de tout bon praticien, être payé pour les efforts qu'il déploie pour que son « client » ne tombe pas malade...en somme c'est aussi le mien.....mourir en pleine santé !

        J'ai énormément de respect pour cet homme, il n'est pas un ami mais un professionnel de santé, pas n'importe laquelle, la mienne et celle de mon épouse.

    Si ce n'est pas par humour de l’être humain qu'il est , c'est avec humour qu'il me dit l'air jovial :

    « Vous avez pris de la bouteille ».

    Pour lui prouver que j'avais encore bon pied bon œil et que de saines relations étaient bien établies entre nous, je répliquais :

    « Et oui... Docteur, chaque fois que je vous rends visite j'éprouve le même plaisir que le vigneron qui descend à la cave. Chaque feuille de soins que vous établissez est une étiquette d'un grand cru, que vous collez sur ma bouteille ».

    Ce qui m’embête c'est qu'un jour ou peut être une nuit il me faudra perdre la vie mais ce ne sera pas de sa faute ni faute de m'avoir averti et comme un homme averti en vaut deux, il rallonge ma vie par sa présence, sa joie de nous voir.

     

    Le connaître est une chance, le rencontrer est un privilège, être malade est un bienfait que la vie m'aura offert


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